L’oasis du Fayoum
On dit que, c’est une fausse oasis mais la plus proche du Nil, elle est située au Sud du Caire à 100 km. Étymologie du nom Fayoum : il vient de l’égyptien ancien Pa-yom qui signifie le “ lac” et en référence au lac situé non loin “ Moeris” La branche dérivée du Nil porte le nom de Bahr Youssef soit dit “ la rivière de Joseph” en référence au prophète Youssef dans le coran son homologue Joseph dans la bible.
Au départ, sans activité humaine , cette terre est devenue fertile grâce à l’envasement du Nil. Puis, un bras du fleuve, s’est détourné vers le Fayoum et la végétation a germé. Par conséquent, cette terre fertile va attirer la faune qui issue d’une région aride est à la recherche d’eau.
Les traces des premières communautés agricole établies au Fayoum dateraient de –5200 avant notre ère mais les premières traces d’occupation humaine de –7200 avant notre ère.
En –4000 avant notre ère, la sécheresse va s’installer et changer les conditions de vie. La population est obligée de migrer vers la vallée du Nil. Ils laisseront ce bassin désert. Mais, ce mouvement de population va donner naissance aux grandes villes égyptiennes de l’antiquité.
A l’ancien empire, le Fayoum devient une terre verdoyante, fertile, sauvage et un haut lieu de la noblesse. Elle est connue à cette époque sous le nom de “terres des lacs”, sous le roi de Memphis alors que ce dernier y organisait ses expéditions. Le papyrus y poussait en abondance. Il était utilisé pour le papier, la corde, les vêtements, les amulettes, les nattes, les petits bateaux de pêches…
Au moyen Empire, des canaux sont construits pour inonder le Fayoum et créé le lac Mœris. Une série de travaux pour drainer via un système hydraulique qui permettait de déplacer l’eau du bassin du Fayoum vers d’autres terres. Une grande enceinte, une digue, des canaux sont construits pour abaisser le niveau du lac et offrir plus de terres. Construction des monuments afin de mettre en place une politique économique qui encourage le commerce. La région devient plus prospère et gagne en notoriété, les villages deviennent des villes.
A partir de la XIII éme dynastie, le Fayoum n’est plus une priorité, la région se dégrade.
A l’époque ptolémaïque, les successeurs de Alexandre le Grand réparent et rénovent les monuments, les canaux laissés à l’abandon. Ptolémée 1er va drainer à nouveau le lac et Ptolémée II va attribuer des terres à ses vétérans grecs et macédoniens. Les Grecs donna le nom de Crocodilopolis du fait que la ville Shedet était consacrée au culte du dieu crocodile. Le Fayoum décline à nouveau au temps de Cléopâtre VII lorsque le pays est annexé par les romains. Sous la domination romaine Le Fayoum est considéré comme le grenier à blé de Rome, la terre était encore malgré tout très fertile. Mais la surexploitation des terres entraîne une baisse de la faune, l’extinction du papyrus et par conséquent le déclin de la population au II éme siècle de notre ère.
Aujourd’hui, C’est une riche région agricole grâce à la préservation se son environnement. Où les habitants vivent comme leurs ancêtres et cultivent la terre de la même manière. Medinet el Fayoum est bâtie sur le site de la ville antique Shedet et elle est l’actuelle capitale de la région avec une population locale de 400 000 habitants pour une totalité de plus 3 millions sur la totalité de la région.
Les incontournables
La vallée des baleines, le parc national Wadi el Hitan : cette vallée du désert occidental égyptien contient les plus anciens vestiges fossilisés de l’ordre des baleines archaeoceti (ancêtres des baleines, un ordre de microfossile de mammifères cétacés terrestres et aquatiques). Ils ont été découverts au début du XXéme siècle par la commission géologique d’Egypte. C’est à ce jour, le plus grand site au monde qui témoigne des changements de la vie sur terre, il y a environ 43 millions d’années. Une période où la mer de Thétys recouvrait cette zone avant de se retirer vers le Nord. En effet, l’évolution marque la transition de la baleine mammifère terrestre à mammifère marin. Le nombre et la qualité de ces fossiles renseignent sur la manière de vivre de ces baleines et leur environnement. Sur le site vous trouverez de jeunes archéocètes dans leur dernière étape de vie où ils ont perdu leurs membres postérieurs. Ce musée à ciel ouvert est classé patrimoine de l’UNESCO en 2005 .



La cascade de wadi el rayan: Une des réserves les plus importantes qui abrite la seule et unique cascade d’Egypte. Elle s’est formée à partir du drainage des eaux des terres agricoles. Wadi el ryan est composée de 2 grands lacs à des niveaux différents. La cascade s’est formée naturellement où les 2 lacs affluent vers le même point de convergence et où le niveau d’eau est à son minimum. C’est une cascade menacée par le niveau des eaux du lac inférieur qui augmente chaque année. Il faut attendre la fin du XX ème siècle pour que la zone soit déclarée réserve naturelle et adaptée au tourisme et à l’agriculture. En 2005, elle est désignée zone protégée pour sa biodiversité unique.


Le lac magique et la montage el Mudawara: le lac est réputé pour être l’un des plus beaux lacs en Egypte. Il est nommé ainsi car il change de couleur en fonction de la période de l’année et de l’éclairage solaire. Il est surplombé par les dunes de sable de Wadi el Hitan et la montage Mudawara. Ce n’est pas une vraie montagne à proprement dit puisqu’il s’agit d’une masse rocheuse avec un aspect de couches superposées à l’horizontales.


Le lac Moeris: est également appelé le lac Qarun “ lac des cornes” avec une superficie de 600 km², actuellement alimenté par un bras du Nil Bahr Youssef. Une zone importante pour la nidification et connue pour sa richesse géologique. Le lac est un bassin protégé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature depuis 1989.

Le village de Tunis: il est situé en bordure du lac Moeris et il est connu pour sa production de poterie. On le doit à l’artiste suissesse Evelyne Porret qui s’est installée au village en construisant sa maison et son atelier, il y a plus de 30 ans . En ouvrant la première école de poterie, elle a permis aux élèves et aux enfants de développer, transformer l’argile en art. De l’exporter au delà des frontières et de faire la renommée actuelle du village. C’est un endroit où il fait bon vivre, un environnement calme, verdoyant et agréable. Aujourd’hui, il attire les touristes, les cairotes en quête de relaxation et l’école de poterie est toujours active.
Rédaction article: C.Boutet.



