L’oasis de Bahariya
L’oasis du Nord, la plus accessible depuis le Caire à 4H30 de route, soit un peu moins de 400km. Aux portes du désert noir et du Désert blanc, c’est donc la ville de départ pour les safaris dans le désert occidental. Bordée par des collines rocailleuses noires et des palmeraies à perte de vue.
Sa capitale Bawiti à une population de 35 000 habitants environs. Son centre est moderne avec des magasins de tapis bédouins, boutiques traditionnelles mais les alentours sont composés de maisons en briques traditionnelles, la population vit majoritairement de l’agriculture. Al Bahariya est habitée depuis la période paléolithique moyen. Plusieurs sites peuvent être définis entre les ateliers lithiques sur les montagnes, postes de chasse et productions des bifaces acheuléens (outils façonnés sur deux faces servant comme couteaux, racloires ou armes). Mais elle était plus verdoyante à l’époque antique, ses habitants cultivaient le blé et la vigne, son vin était très apprécié des Égyptiens. Elle connait son apogée culturel et économique à la 26ème dynastie, du fait de sa grosse production en vin mais également de son emplacement stratégique. C’était la ville étape des caravanes qui voulaient se rendre aux oasis de Siwa, Dakhla et Kharga.
Les incontournables :
Le temple Qasr- el Migysbah : construit par de Alexandre le Grand à son retour de Siwa, un sanctuaire en brique entouré d’une enceinte. Près de la porte, une inscription en grecque manifeste une visite d’un pèlerin dans le temple, le texte permet également de connaitre la divinité honorée : Héraclès et Ammon. Le temple est en très mauvais état de conservation mais le naos, la salle du fond conserve des scènes qui témoignent des rituels d’offrandes.
Les tombeaux des nobles : les tombeaux de riches marchands et de dirigeants au cœur du village. La tombe de Bannentiu : composée d’une salle principale avec 4 piliers, d’une chambre funéraire et des chambres latérales.
La tombe de zed amun iuf ankh : composée d’une salle principale avec 4 colonnes et des chambres funéraires. Les 2 tombes sont décorées des thèmes égyptiens traditionnels de l’époque antique mettant en scène des divinités et des hommes lors de rituels ou en adoration. La première mieux conservée, on peut observer la scène du jugement avec la balance et la déesse Maât afin de déterminer si le défunt était un honnête homme. D’autres murs mettent en scène le dieu Anubis lors de l’embaumement, des processions et la barque solaire. Dans une chambre latérale, vous pourrez apercevoir un sarcophage ouvert.
Le temple de muftella : son nom vient de sa proximité avec la source ain el muftla, construit à la sortie du village sur l’axe reliant Bahariya à Siwa. Les recherches menées dans les années 1930, montrent que quatre parties du temple remontent à la 26éme dynastie et il est par la suite agrandi à l’époque gréco-romaine. Le groupe de chapelles est construit sous le règne de Amasis, en relief peint et très semblable à d’autres temples en Egypte. La première chapelle est dédiée à Amasis, la seconde construite par un riche marchand représenté en grand prête adorant Osiris et la troisième dédiée à Bès .
Les momies dorées : découverte en 1995, voir l’article complet sur notre site, rubrique « explorez ».
La montagne des anglais : elle fait partie de ce qu’on appelle le désert aux collines noires. Celle-ci a un nom rattaché aux événements historiques lors de l’occupation britannique puisque les forces anglaises étaient regroupées à l’oasis. Visible de loin par son sommet noir, elle contient du basalte, elle témoigne d’une ancienne activité volcanique.
Le lac salé : appelé le lac al-Marun est bordé par la végétation et des collines. Les habitants venaient y chercher le sel pour cuisiner mais depuis quelques années, ils ont arrêté de venir se servir en sel. Le gouverneur de l’oasis était un habitué de la chasse aux canards et les habitants perpétuent cette tradition chaque année.
La montagne de cristal : l’Égypte regorge de trésor mais aussi de l’une des formations rocheuses les plus rares au monde, elle se situe dans le désert blanc. Compositions des cristaux : La bar yte une espèce minérale composée de sulfate de baryum et d’origine hydrothermal. La calcite un minéral, pouvant être d’origine biochimique (bio minéralisation), composé de carbonate de calcium de formule CaCO3, avec des traces de certains métaux de transition, certains métaux alcalino-terreux et deux métaux post-transitionnels.
Ces milliers de cristaux sont de forme allongée et de couleur lactée parfois dans les tons roses. Elle est géologiquement intéressante pour les chercheurs puisqu’il s’agit d’une formation volcanique datant de 28 millions d’années composée de basalte remontée comme un dôme dans les dépôts les plus anciens. Ces derniers sont combinés au-dessus à des sédiments de calcaires, qui au contact des fluides minéralisés chauds auraient produit ces formations riches en baryte et calcite. Cependant, les cristaux auraient grandi grâce au refroidissement de ces fluides.
rédaction article: C.Boutet.
